Budget 2025 : cap sur la relance par l’investissement

Le Budget 2025, présenté par la ministre des Finances Nicola Willis, marque un tournant stratégique pour l’économie de la Nouvelle-Zélande. Après une période de récession en 2023-2024, marquée par une contraction du PIB de 0,6 %, le gouvernement anticipe une reprise économique soutenue, avec une croissance estimée à 2,9 % pour 2025-2026.

Cette reprise serait notamment portée par une politique monétaire plus souple, la baisse des taux directeurs et un solde commercial redevenu excédentaire. Dans ce contexte post-crise, le gouvernement choisit clairement de miser sur l’investissement et la productivité pour soutenir durablement les entreprises. Notre équipe fait le point avec vous sur les nouvelles mesures du gouvernement.

 

Un « Investment Boost » pour relancer l’investissement des entreprises

Mesure phare du budget 2025, le dispositif « Investment Boost » introduit une déduction fiscale immédiate de 20 % sur le coût des nouveaux actifs éligibles, dès l’année d’achat. Cette déduction s’ajoute aux amortissements habituels et s’applique sans plafond de valeur.

Les actifs éligibles incluent :

  • Les nouveaux bâtiments commerciaux et industriels,

  • Les améliorations agricoles, les plantations horticoles, les terres aquacoles et forestières,

  • Les actifs en construction au 22 mai 2025 mais non encore utilisés.

En revanche, ne sont pas éligibles :

  • Les actifs déjà utilisés en Nouvelle-Zélande,

  • Les bâtiments résidentiels, terrains, stocks commerciaux, brevets ou autres actifs incorporels,

  • Les actifs déjà couverts par d’autres dispositifs fiscaux.

Ce coup de pouce à l’investissement est estimé à 6,64 milliards de NZD jusqu’en 2029. Il constitue un signal fort adressé aux entrepreneurs. Le gouvernement prévoit un impact direct : une augmentation du PIB de 1 % et une hausse des salaires de 1,5 % sur les deux prochaines décennies.

 

KiwiSaver : des ajustements majeurs

Le système d’épargne-retraite KiwiSaver évolue lui aussi, avec une série de réformes qui visent à le rendre plus ciblé et à maîtriser les dépenses publiques.

Ce qui change :

  • À partir du 1er juillet 2025, la contribution annuelle de l'État sera réduite de moitié, passant de 50 cents par dollar cotisé (jusqu'à un maximum de 521,43 dollars) à 25 cents par dollar cotisé (avec un maximum annuel de 260,72 NZD).

  • Les salariés gagnant plus de 180 000 NZD ne seront plus éligibles à la contribution de l’état,

  • Les jeunes de 16 et 17 ans seront désormais éligibles aux cotisations gouvernementales à partir du 1er juillet 2025, puis à la contribution de l’employeur à partir du 1er avril 2026.

  • Le taux de cotisation par défaut connaitra une hausse progressive pour atteindre 3,5 % à partir du 1er avril 2026, puis 4 % à compter d’avril 2028.

  • Une option temporaire permettra aux salariés de réduire leur cotisation (et celle de l’employeur) à 3 % pendant 12 mois.

 

Des priorités budgétaires affirmées

Le gouvernement affiche sa volonté de recentrer les dépenses publiques tout en investissant dans les secteurs clés :

  • Réduction des dépenses publiques de 5,3 milliards de NZD,

  • Hausse des dépenses de défense : +4,2 milliards de NZD sur 4 ans, avec l’objectif d’atteindre 2 % du PIB d’ici à 2033,

  • Renforcement des budgets dédiés à la santé, à l’éducation, à la sécurité et à la défense,

  • Soutien accru à l’Inland Revenue pour améliorer les contrôles fiscaux et la conformité, avec un retour sur investissement estimé à 8 dollars par dollar investi.

Malgré ces mesures ambitieuses, le gouvernement reste prudent. Le Trésor prévoit un retour du PIB par habitant au niveau de 2023 d’ici 2028, et un taux de chômage stabilisé à 5 % encore pour un an.

 

Ce budget témoigne d’une volonté claire du gouvernement : soutenir les entreprises et encourager l’investissement productif. Le dispositif « Investment Boost » devrait renforcer l’attractivité de la Nouvelle-Zélande pour les entrepreneurs locaux comme internationaux, dans un pays déjà réputé pour sa stabilité et sa transparence économique.